Atome #1

L’homme prit place et souffla. « Pas de repos pour les braves. » se dit-il. Il leva sa valise et la posa sur ses genoux. La femme à sa droite tourna la tête ; lui aussi. Ils se sourirent. Les serrures claquèrent. Il ouvrit la mallette. Ses traits se tirèrent ; plus de traces du sourire si récent. Il plongea les mains dans l’ouverture et farfouilla quelques instants. Sa voisine hasarda un regard vers l’origine du bruit, qui se prolongea un instant. Puis les mains se retirèrent ; le couvercle se rabattit d’un coup sec ; la valise disparut sous la banquette. La voyageuse osa un « Voyage d’affaires ? »

Le voyageur ne la regarda pas ; se renfrogna. « On peut dire ça, oui. » lâcha-t-il.
Le trajet se poursuivit sans un mot échangé. Une famille fit une irruption éclair, conclue par un « Venez, les enfants. On ne va pas déranger les amoureux. » péremptoire. L’homme s’endormit. Lorsqu’il se réveilla, il était seul. Sa mallette occupait toujours sa place sous la banquette. Il soupira. « Tout vient à point à qui sait attendre. » médita-t-il.

[Atome original]


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