– Vous vous en sortez ?- À vrai dire, pas tout à fait.
– C’est bien ce qu’il me semblait. Besoin d’un coup de main ?
– … Honnêtement ?
– Honnêtement.
– Aucune idée.
– C’est souvent comme ça, ne vous inquiétez pas.
– « Ne vous inquiétez pas. » Vous en avez de bonnes, vous ! Si c’est ce que je crois, j’ai de bonnes raisons de m’inquiéter !
– En êtes-vous si sûr ?
– …
– Ah, vous hésitez !
– … Oui, j’hésite. J’ajouterais que ça me semble légitime.
– Là, je ne vous contredirai pas. Pourtant, si vous saviez le nombre de gens que je vois dans les mêmes circonstances et qui n’imaginent pas un instant remettre en question leur première idée. C’est pénible.
– Pour qui, pénible ? Vous n’allez quand même pas faire comme si vous pouviez vous plaindre !
– Pardonnez-moi, je m’égare. Ce n’est pas si fréquent des comme vous, compréhensifs et…
– Compréhensif ? Je veux bien prendre sur moi que j’ai les yeux en face des trous et que je ne réfute pas l’évidence, mais de là à dire que je suis compréhensif, vous poussez un peu.
– Si, si, j’insiste. Mais revenons à nous moutons, voulez-vous ?
– … Ah, oui.
– Pas besoin d’aide, alors ?
– Non, en fait. Non.
– Je vous laisse faire.
– … Dites, je ne cherche pas à détourner la conversation pour retarder l’inéluctable, mais oui, vous aviez raison : il n’y a plus lieu de s’inquiéter.
– C’est l’évidence même.
– Pour vous peut-être. Ce n’est pas comme si j’avais l’habitude, moi.
– Plus que vous le pensez. On oublie vite ce genre d’expérience.
– Ah ! J’y suis presque. Oui, je crois que c’est bon, là.
– Attendez que je vérifie… Tout m’a l’air en ordre. Vous pouvez me suivre.
– …
– Qu’y a-t-il ?
– Ça me fait quand même bizarre de le laisser derrière moi.
– Oh, ça passera. Vous verrez qu’une fois dans le nouveau, vous ne penserez plus à celui-ci.
– Si vous le dites. Je suis curieux, j’avoue.
– Vous ne serez pas déçu.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.